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Jessica Jones : que vaut la série Netflix féministe ?

Avec Netflix, Marvel a produit de nombreux shows inclus dans le MCU (Marvel Cinematic Universe). Après Daredevil et son important succès, c'est l'histoire d'une femme peu connue des Comics Marvel qui est adaptée : Jessica Jones. Un sacré pari, donc, pour la plateforme VOD, de plus qu'à l'affiche comme derrière la caméra, les femmes sont présentes. La série est rejointe, plus tard dans le même univers, par Luke Cage et Iron Fist. Ces quatre show Marvel se réunissant par ailleurs lors de huit épisodes dans The Defenders. Mais que vaut Jessica Jones ?

Jessica Jones est tout d'abord une détective privée qui possède un sale caractère et ne le cache pas. Alcoolique et colérique, cette jeune femme excelle tout de même dans son métier, alors que, rapidement, nous apprenons qu'elle est beaucoup plus qu'une simple personne toujours levée du mauvais pied. Elle a un lourd passé, fortement marqué par un homme, Kilgrave, contôleur d'esprits, qui se révèle lui aussi au fil des épisodes. Jessica est un personnage brisé, à qui l'on a volé plusieurs mois de sa vie et forcé à faire des choses qu'elle n'aurait jamais voulues. En plus d'être d'une attachante complexité, elle continue de nous charmer tout au long de la première saison avec son caractère trempé mais aussi et surtout avec sa profondeur. Interprétée par la talentueuse Kristen Ritter, Jessica Jones est l'anti-héroïne qui ne se prive pas de ses pouvoirs mais ne s'en vante pas. Elle vit sa vie comme elle l'entend, et rien que pour cela, on peut l'applaudir.

Le point fort de la série est bien évidemment le coté psychologique fortement présent et encore plus dans la saison 2. Son passé, que l'on continue d'explorer dans les deux saisons, est la brique principale de la réussite de son personnage et est autant passionnant que tristement horrible à découvrir. On ne fait pas que regarder Jessica agir, on ressent les choses avec elle, on entre dans son intimité et on découvre que la jeune femme est quelqu'un de bien mais aussi que, malgré son envie de fuir lorsque son ­­« ex » Kilgrave refait surface, elle est capable de s'affirmer comme une personne forte sans trop même le savoir. Au fur et à mesure, la détective privée se dévoile de plus en plus humaine, éprouvant un sentiment fort de saturation après tout ce qu'elle a vécu. Elle souffre et faire face à ce Kilgrave lui demande beaucoup de mental pour ne pas craquer. Entre colère, tourment et humanité, nous naviguons à travers les divers sentiments de Jessica qui la rendent d'autant plus authentique.

En plus d'avoir l'un des personnages principaux les plus réussis de Marvel, la série peut aussi se vanter d'avoir l'un des méchants les plus convaincants. Kilgrave est aussi un gros atout, notamment puisque la série approfondit son personnage, le rendant d'une part attachant, et d'une autre encore plus diablement charismatique. Si au début, il peut arriver d'avoir de la peine pour lui, il reste un sociopathe qui a fait d'horribles choses à trop de monde. Avec le pouvoir de contrôler les esprits, Kilgrave peut ôter la liberté de pensée en faisant vouloir aux personnes des choses qu'elle n'aurait jamais voulues faire. Là encore, il est important de saisir que ce méchant provoque une dualité au sein de sa victime : une envie soudaine viscérale due à ses ordres et la petite voix de la raison qui ne se fait jamais entendre. En somme, Kilgrave a l'un des pouvoirs les plus effrayants au monde, peut advenir à tous ses besoins et obliger les autres à faire ce qu'il veut. Joué par l'impressionnant David Tenant, ce personnage charismatique nous conquis et nous apprend à aimer le détester.

Les personnages secondaires sont aussi, pour la majorité, un point positif pour la série. Trish Walker, meilleure amie et sœur adoptive de Jessica, est animatrice radio à succès avec un désir puissant d'aider les autres sans pourtant en avoir les moyens nécessaires. La jeune femme perd néanmoins de sa pertinence dans la saison, bien qu'elle prenne de l'importance. Elle reste cependant un pilier pour sa meilleure amie et leur relation demeure touchante, particulièrement dans la première saison. Malcolm Ducasse est le voisin junkie de Jessica. Son personnage est probablement le plus secondaire de la première saison, malgré un développement notable, avant une prise d'importance conséquente dans la deuxième saison, nous apprenant à (beaucoup) l'apprécier mais aussi à comprendre qui il est, ce qu'il veut faire et représenter. Jeri Hogarth est, quant à elle, une avocate avec un lien étroit avec Jessica et ses affaires. Déterminée et intelligente, elle représente une femme forte capable de réussir. Lors de la seconde saison, on découvre une partie plus touchante et attachante de sa personnalité.

Jessica Jones est donc une autre pépite disponible sur Netflix. Cette série, féministe assumée, vaut clairement le détour rien que pour son personnage principal et son excellente première saison, malgré une seconde légèrement en-dessous. Originale, sortant des sentiers battus et psychologique, Jessica Jones est d'ores et déjà reconduite pour une saison 3.

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